-->

2012-02 India – GOA - Commentaires


Enfin Goa !


29 janvier 2012. 11 heures du matin.


Après quelques 2h de route, nous nous retrouvons, soudain, serrés dans un dense, brouillant, débordant et fantastique bouchon.

Un bouchon Indien, dans une rue à deux sens à l’entrée du village.

Mama mia !


Des cars, des piétons, des voitures, des animaux, des rickshaws, des vélos et surtout des motos.

Il faut voir ces impatients et fiers motards, cheveux longs, torse nu, tatoués pour la plupart…

Si la circulation est spectaculaire en Inde, un bouchon est ahurissant !!!

On ne voit pas venir la chose, et tout d’un coup, on est déjà au milieu d’une foule, de plus en plus serrée sur une voie, entre deux rangées de maisons sans trottoir.

Un scénario “fourmilière dérangée”, harmonieusement animé par les vibrants accords des klaxons, identité sonore des routes indiennes.

On essaye de faire comme tout le monde, c’est-à-dire, d’avancer petit coup par petit coup, et, en quelques minutes, la route à deux voies devient une alternance de quelques cinq ou six files indiennes, pesantes et mal démarquées où chacun, à toute petite vitesse, zigzague sans trop pousser, en essayant de s’en sortir le mieux possible !!!

Pas de vitesse, pas de panique, pas de blessés.

On commence à respirer, ça commence à aller mieux !

Après le bouchon vient le calme !!!

Bienvenus à Goa, et, plus exactement, à Arambol, Caramba !!!!

Ce midi, on sera les invités de nos nouveaux amis Aniket, Nachitek, Nika, Saurabh, Ajay, Sandra et Chaitanya (jeune polyglotte, parlant l’anglais, le français et l’espagnol).

Un groupe de jeunes voyageurs en provenance de Pune, dans le Maharashtra.


Admiratifs de nous voir monter les côtes pendant des kilomètres, car eux pédalaient sans bagages.

C’est Aniket, 23 ans, à la tête du Cymour Club, qui s’occupe de tout, et les bagages de ces jeunes sont transportés dans un camion qui les suit pendant ces quelques jours d’excursion.

Cette sympathique rencontre sera le début d’une chaleureuse amitié.

Qui dit Goa, dit Peace and Love mais qui visite Arambol aura l’impression de débarquer directement sur la plage du « Paradis » !!!

De nombreux occidentaux, et beaucoup de Russes, viennent à Goa à la recherche du soleil.

Mais ceux qui viennent à Arambol viennent surtout à la recherche d’eux-mêmes.

Une promenade sur la plage de ce village est la meilleure occasion pour s’approcher des artistes, des yogis, des jongleurs, des musiciens, des écrivains, des adeptes du Tai Chi, ou alors pour découvrir les « nouveaux » moines (occidentaux), habillés tous en tunique, turban, pieds nu où encore, déshabillés, cheveux longs ou têtes rasées…

L’allure n’a aucune importance, tout ce qui compte dans cette plage, c’est de réaliser son rêve, de se sentir vivant et heureux, de se sentir en Inde… Arambol Paradise, où l’Inde dont chacun à toujours rêvé!

C’est peut-être la confrérie des motards qui pullule et qui remue le plus dans cette petite bourgade.

Ces mordus et presqu'attendrissants romantiques des années 60’s, qui pour se consoler, s’offrent un bol de liberté en serpentant les rues et les ruelles du village, sans casque, sans tee-shirt, sans chaussures, sans arrêt !!!

Ils viennent d’un pays et d’une époque lointains pour entretenir, dans Arambol, une atmosphère, chromée comme un pot d’échappement, sous une poussière nostalgique.


Derrière la plage, entre les centaines de maisons orientées dans tous les sens, l’espace de terre battue sera toujours suffisamment large pour laisser passer une personne, une vache ou une moto.

Derrière la plage aussi, allant de ruelle en ruelle, on passera souvent près du petit ruisseau.


L’eau qui coule en douceur à cette période de l’année, représente une source de grande valeur pour les habitants.


Là où sa profondeur est la plus importante, 50 cm, sera l’endroit choisi pour débarrasser le village de l’impureté humaine, celle du corps, celle des vêtements et celle de la consommation...





Une image que l’Inde, hélas exporte, mais quelle image lui est retournée du monde par tous ces touristes plus originaux les uns que les autres ?




Un petit saut de 54 km –plutôt plats- nous amènera à Old Goa, la vielle Capitale.

Quelques bâtiments religieux en très bon état, dont une Cathédrale dédiée à Sainte Catherine d’Alexandrie (elle serait la plus grande église catholique en Asie), la Basilique du Bon Jésus et autres, ramènent à l’épisode de l’emprise de Goa par les Portugais.

Entouré de pelouses soigneusement entretenues, de trottoirs et de petites belles maisons, le site historique contraste avec les quelques marchés installés sur des décharges, où les vaches, beaucoup moins sacrées qu’ailleurs, sont chassées à coup de bâtons.

Et nous voila à nouveau serrés.

Collés, serrés !

Cette fois-ci c’est en bus.

Nous sommes en chemin pour Panaji, la nouvelle Capitale.

A seulement 20 minutes d’Old Goa, ça sera pour nous, une nouvelle découverte de la route indienne; un voyage autrement !!!

Avec ses 65 000 habitants, Panaji est la plus grande et la plus moderne ville que nous ayons vue, après Bombay.

Une presque charmante ville coloniale avec une promenade de bord de mer et quelques magnifiques jardins et de grands Paquebots pour ceux qui peuvent jouer les “tous-riches” au Casino.

Les journaux locaux prétendent que les Niçois apprécient la ressemblance entre Nice et Panaji.

Nous, on pense que cela pourrait être vrai si, au moins, en marchant sur les trottoirs, on ne risquait pas de mettre les pieds dans les eaux usées, où quantité de déchets s’accumulent.

Vers 15h, moment où la chaleur est la plus pesante, en cherchant un moment d’ombre et de fraîcheur, nous avons découvert la curiosité la plus particulière de la ville.

Nous sommes à l’entrée du grand marché du centre de Panaji, où, sur la même table qu’elle expose ses fruits et légumes, une femme, placide et imperturbable, fait sa sieste.

Sans chercher à comprendre, on essaye de passer sans déranger.

Quelques 5 pas plus loin, encore une autre, puis, à côté, encore une autre, et là-bas ce n’est pas une femme, c’est un homme et, en fait, il y en a partout, sur toutes les tables, au long et large du marché.

Pendant que leurs collègues continuent de travailler, pour eux, c’est le repos.

Leur petit corps, tout habillé en couleurs, se confond parfois avec les fruits, les légumes, les fleurs et autres marchandises.

Quand on les voit porter ces énormes charges sur la tête, quand on voit les parcours qu’ils font pieds nus sous le soleil, quand on les voit travailler le long de la journée, on comprend leur fatigue…



Les guides touristiques vous diront que venir à Goa c’est, avant tout, venir chercher sa plage.

Sur une longueur de cent kilomètres on peut choisir la sienne.

A vélo, nous avons décidé d’en choisir plusieurs.

Benaulim, singulière bourgade, relativement développée, rendez-vous annuel des retraités, on passe.

Agonda, la plus agréable de toutes, pas trop de commerces, peu de monde mais urbanisés et propre quand même.


C’est pendant une petite semaine à Agonda qu’on fera la connaissance de Candelaria et Hermann, un couple d’argentins, voyageurs depuis 12 ans dans une Graham-Paige 1928, rayons des roues en bois.

Un couple attachant. Ils ont démarré à 2, ils voyagent à 6 maintenant.

Le plus jeune de leurs quatre enfants n’a pas encore 3 ans.

Avant de quitter le vieux Portugal, une étape à Patnem et Palolem ; juste pour regretter la plage d’Agonda.




Cela fait 3 jours que nous sommes à Gokarna, dans l’Etat de Karnataka.

Il semblerait que dans ce lieu de culte et pèlerinage, Shiva ait vu le jour en sortant de l’oreille d’une vache.

C’est la période de fêtes religieuses et les pèlerins arrivent par centaines (ou peut-être même par milliers).

Les colossaux chars multicolores et le grand marché se préparent, cette nuit du 20 février, c’est la Nuit du Shiva !!!

Nous sommes tous priés de prier !!!

Nous, ça sera pour vous tous !!!

On vous espère à tous en pleine et belle forme.


Pour en savoir un peu plus :

Goa est le plus petit état de l’Inde, portugais de 1510 à 1961.

Saint François Xavier y fut envoyé par le roi du Portugal pour évangéliser la nouvelle colonie.

Aujourd’hui encore presque 1/3 des habitants sont catholiques.

Situé à 600 km au sud de Bombay, sa côte, sur la mer d’Oman, est bordée de très belles plages, sous les cocotiers, à température idéale.

Panaji est la capitale de Goa, qui ne vaut une visite que pour ses anciens monuments, église, et marché.

Old Goa, à une dizaine de kilomètres, fut au 16 et 17ème siècle la principale ville du commerce entre l’Orient et l’Occident.

Mais affaiblie par la concurrence commerciale des flottes anglaises, françaises, hollandaises, et par les épidémies, elle fut abandonnée à la fin du 17ème siècle.

Les pierres et matériaux divers furent alors réutilisés pour reconstruire à Panaji.

Il en reste une porte, quelques églises, couvents, inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, qui témoignent de l’importance de la ville.

Dans la basilique Bon Jésus, repose Saint François Xavier, dans  un sarcophage en verre et en argent.

Sous l’arc des vice-rois passaient les administrateurs qui débarquaient du Portugal pour venir exercer leurs fonctions à Goa





Cliquer ici pour voir le diaporama des photos