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2012-04 Inde – Ooty Kerala - Commentaires



Du sommet des "Nilgiri Hills" aux "backwaters" dans le KERALA




Nilgiri, vertigineux Nilgiri !!!


Quarante kilomètres d’un chemin en abrupte inclination pour descendre de Ooty, dans les montagnes Nilgiri, à plus de 2500 m d’altitude, vers la ville de Coimbatore.

On aurait préféré faire le trajet à bord de ce train miniature, classé UNESCO depuis une dizaine d’années, pour apprécier depuis le confort d’une place assise, l’abrupte nature de ce relief.

Mais voyager en train en Inde, c’est compliqué, et voyager en train miniature, avec un vélo en plus, c’est presque inconcevable.

Rien à regretter !!!

Une route escarpée suit presque le chemin de fer, et nous avons apprécié cette laborieuse, mais splendide, descente.

A peine quelques degrés au dessus de zéro en quittant Ooty.

Il faut bien tenir ses freins.

On se laisse serpenter entre ces hautes collines revêtues de thé, de pins, d’eucalyptus, de nature en fleur…

Quelquefois la pente diminue, alors on repose un peu les doigts engourdis de tant esquiver les voitures, les motos, les piétons, les macaques, le vide...

Le paysage est saisissant.

Partout des parcelles de légumes qui descendent comme des terrasses dépliées en larges paliers décomposant la lumière en mille verts prodigieux.

Dispersés entre les parcelles, quelques pâtés de maisons où la vie indienne ne cesse de trépider.

Entre Ooty et Coimbatore il y a 83 km de distance, mais quelques 20° C de différence à l’ombre.

Sur la route, sous le soleil, la température dépasse les 50°.

Le temps qu’on avait passé à pédaler pour monter dans la montagne jusqu’à Ooty avait probablement comblé notre sang d’une nouvelle hémoglobine mais cela n’a pas aidé à atténuer l’essoufflement maintenant produit par la haute température et l’humidité qui vient se rajouter.

A Palakkad, après avoir passé 3 jours enfermés à l’hôtel pour récupérer (on nous aurait pris pour de nouveaux mariés) et essayer de reprendre des forces, nous décidons de nous lever à 4h30 chaque matin pour pédaler durant les heures de moindre chaleur (entre 6h et 13h grand maximum).

Mais parfois la pause de midi, et peut-être aussi les épices, suffisent pour nous remettre en forme et on recommence à pédaler, même entre 13h et 16h, moment infernal de la journée.

Combien de litres d’eau, de jus, de coca… on arrive à boire à la journée ?

Trois ou quatre, peut-être plus, on a perdu le compte.

Nous avons toujours de quoi boire mais, très souvent, on fait des arrêts pour nous hydrater et nous rafraîchir avec un bon coup bien plus frais que ce que l’on porte.

Rien de mieux qu’un bon jus à la mangue, et même si ça ne dure que quelques minutes, on a l’impression qu’il nous rafraîchit jusqu'à la moelle.

Malheureusement, avec les fréquentes coupures de courant dans le pays, les frigos ne sont pas toujours froids et ce petit et désaltérant plaisir n’est pas toujours garanti.

Mais on en profite quand on peut et ainsi nous avons rythmé plusieurs jours de course pour arriver à Cochin.

Kochi, vaste région du bord de mer, où les îles et les presqu'îles forment un ensemble uni par des ponts, où d’innombrables filets de pêche chinois (carrelets) étoilent, souvent dans une solitude statique, la surface de l’eau et le paysage.

Une journée des plus agréables fut celle du chemin entre Cochin et Alleppey.

Une formidable promenade à vélo sur une frange de terre, large de quelques dizaines de mètres, aménagée en deux rangées de maisons avec des jardins, des potagers puis de l’eau et des pêcheurs sur les bords de chaque côté, et, au milieu de tout ça, notre route à l’ombre.

Un chemin qui, sans besoin de zoomer, nous a offert  quelques bouts magiques de l’existence indienne; des enfants et des adultes qui traversent la route en se brossant les dents, les plus studieux sur le chemin de l’école, impeccablement bien présentés.

Tous les 500 m, une magnifique belle église catholique et tous les 400, une propagande communiste, avec une photo de Ché Guevara et une autre de Marx, pour attirer les masses.

Encore plus loin, les mamas en train de faire la vaisselle ou de laver les bébés, ou les deux en même temps.

Au bord de la route, quelques filets de pêche patientant par terre sur un chemin, et les femmes, toujours belles, élégantes et souriantes, faisant vivre les parcelles de terre.

Pieds nus, en sari, elles s’occupent de la Terre qui fait vivre les leurs…

Si à l’Inde, on lui enlevait ses femmes, on lui enlèverait aussi sa lumière, sa beauté !

Encore plus belle et plus paisible a été notre journée en bateau.

En l’espace de 8h, nous avons navigués de Alleppey à Quilon-Kollam.

Un parcours, tout simplement, fascinant dans ce qui se nomme ici les backwaters, vaste réseau de voies navigables et de lacs.

Rien d’autre à faire que de laisser paisiblement défiler le décor devant nous, de chaque coté des canaux.

On aurait pu se croire dans la forêt amazonienne mais non, l’Inde a aussi une part de richesse et là, nous étions heureux de la découvrir.

Les dieux ont accordé à ce pays un des climats des plus propices à la vie et tout pousse dans cette Terre mystique : des manguiers, des bananiers, des cocotiers, des anacardiers, des ananas, de la canne à sucre, des caroubiers et mille autres espèces.

A profusion !!!

De chaque côté de la rive, le bain savonné des indiens, les lessiveuses qui tapent fort le linge, peut-être pour bien tuer les microbes, puis des petits bateaux menant d’une rive à l’autre des hommes, des femmes et leurs kilos de charge de chaque jour.

Huit heures de promenade qui se sont trop, trop vite passées.

Le Kerala est l’un des Etats de plus riches de l’Inde.

Nous, qui jusqu'à présent n’avions vu presque que de la pauvreté, nous avons étés surpris par la quantité de superbes maisons un peu partout dans les quartiers sur notre passage.

Une résidence par ci, une belle baraque par là et voila encore une autre à côté ; un portail doré, une terrasse en marbre, un jardin magnifiquement bien entretenu, un gardien à la porte….

Tiens ! Voila, juste devant, encore une autre, l’une des plus grandes et plus modernes…

Est-ce un concours de beauté résidentielle ?

De puissance ?

D'apparence ?

Tant mieux s’il y a des gens riches en Inde c’est juste dommage qu’ils ne pensent pas à s’organiser pour faire boucher les égouts devant chez eux, ces vastes réservoirs à moustiques, eaux immobiles chargées de toutes les odeurs, de tous les immondices.

Ou c’est peut-être leur façon à eux, de garder les liens avec les plus pauvres ?

Kovalam est en pleine célébration religieuse au moment de notre arrivée.

La musique émise depuis le temple résonne, à l’aide de hauts parleurs de taille colossale, dans tous les coins du village.

C’est là qu’on apprécie les coupures de courants et le silence relatif qu’elles apportent parce qu’aussitôt se mettent en marche les groupes électrogènes, généralement installés sur les trottoirs.

Une recherche « exhaustive » du calme nous amène vers un petit hôtel, un peu à l’écart de la fête et, pour une première fois en Inde, avec piscine, et internet dans notre chambre.

Nous sommes fin mars mais c’est déjà la basse saison dans le sud de l’Inde ; alors les logements sont disponibles et les prix intéressants.

Plage, terrasse et piscine au programme pendant quelques jours.

Un bon bain fait grand bien, mais le plus intéressant du coin reste le village qui nourrit tout la région.

Autrement dit, le village des pêcheurs.

Entre la mosquée et l’église catholique, s’étale sur quelques kilomètres, une plage où des centaines de barques et encore plus d’hommes, de femmes et d’enfants, tourbillonnent de petits groupes en petits groupes autour des filets remplis de poissons.

Il suffit d’un instant pour se sentir comme dans un film.

Mais non, nous étions bien là et on a bien profité du poisson frais dans les restaurants de la plage.

Nous avons quitté le KERALA et déjà dépassé la pointe la plus au sud du pays.

Nous sommes arrivés à Pondichéry le 11 avril, en pleine alerte au tsunami, qui par chance ne s’est pas produit.

Nous y sommes encore, et entre promenade et actualisation du blog, on prépare aussi notre retour à Bombay !!!!

Si vous avez une minute, donnez nous de vos nouvelles, nous aussi on aime bien vous lire !

Gros bisous et à la prochaine.



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